Le projet de loi présenté à l’Assemblée le 6 décembre 2011, visant la pénalisation des clients en matière de prostitution, provoque la colère des professionnelles.
Plusieurs centaines de personnes ont osé manifester leur mécontentement le samedi 17 décembre 2011, après l’appel lancé par le Strass (Syndicat du travail sexuel).
Pour ceux qui n’ont pas le succès d’un George Clooney auprès des femmes (ils sont nombreux, paraît-il), le recours aux services sexuels tarifés d’une professionnelle demeure parfois la seule sexualité possible.S’il menace les clients de peines de deux ans d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende, le projet de loi présenté le 6 décembre dernier est encore plus inquiétant pour les prostituées. Leur gagne-pain est en jeu. Evidemment, feindre de croire que cette loi mettra fin au plus vieux métier du monde, qui compte près de 20.000 professionnel(le)s en France, serait d’une hypocrisie crasse. La seule promesse que tiendra cette loi, c’est celle de plonger les prostituées dans des conditions de travail encore plus précaires, en les forçant à rendre leur activité invisible. Les pouvoirs publics sont moins embarrassés par la prostitution, lorsqu’il s’agit de réclamer chaque année l’impôt sur le revenu à ces généreuses contribuables que sont les prostituées. Abroger le délit de racolage serait une mesure décidément plus cohérente au regard d’un tel traitement fiscal…
Paru le 20 décembre 2011