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Tendance : Joachim Lousquy, 28ans, directeur de la "Maison close" Xdolls à Paris

Tendance : Joachim Lousquy, 28ans, directeur de la "Maison close" Xdolls à Paris

D’où viennent vos poupées ?

D’Asie. C’est la marque la plus connue : WM Dolls.

 

L’intérêt pour les poupées est toujours sexuel ?

Une grande majorité d’hommes va acheter des poupées pour « consommer » du sexe. La plupart du temps ils n’en parlent jamais, même sur les forums spécialisés, car cela reste un peu honteux. Une petite partie des amateurs de dolls sont des collectionneurs. Ceux-là vont utiliser les poupées pour avoir une compagnie. Ils aiment l’objet. Cela peut s’apparenter à du fétichisme.

 

Comment avez-vous eu l’idée de créer une maison close de sex dolls ?

J’ai découvert ces maisons closes de poupées au cours de mes voyages en Europe, en Allemagne et en Espagne. La première a été créée à Barcelone, en février 2017, puis à Vienne, en Autriche, et à Dortmund, en Allemagne, en octobre de la même année. Aux États- Unis, à Chicago, une Xdolls house a ouvert récemment. Je leur ai permis de réutiliser le nom. Immédiatement après, j’ai créé le concept Xdolls en France.

 

Comment expliquez-vous le succès de ces maisons de poupées, dans des pays comme l’Allemagne et l’Espagne, ou la prostitution est dépénalisée ?

 

Ce qu’il faut savoir, c’est que l’expérience proposée est très différente d’une relation sexuelle traditionnelle, ou même d’une masturbation en solitaire. Un sociologue a dit cette phrase très juste : « C’est du sexe avec un objet interposé ». On n’a plus de notion de jugement, de performance. Faire l’amour avec une poupée, c’est quelque chose de totalement nouveau. Selon moi, cela va se développer. Nous n’en sommes encore qu’aux poupées sexuelles mais, dans quelques années, les robots sexuels vont devenir abordables et cela va se démocratiser. Nos amis asiatiques vont très vite ! Aujourd’hui, un robot sexuel coûte 25 000 dollars. Mais les coûts vont rapidement baisser !

 

Les sensations sont proches de celles d’une masturbation avec une Fleshlight ?

Une Fleshlight est très légère. Avec une poupée, le poids change beaucoup de choses. Les orifices vont être entourés de plusieurs kilos de silicone. C’est ce qui rend la poupée réaliste. Et je ne parle que des sensations physiques, pas de sollicitation de l’imaginaire. On peut quand même, avec une poupée, toucher des seins, des fesses, c’est très impressionnant. Si on ferme les yeux, on peut imaginer que c’est de la peau.

 

On a du mal à imaginer comment ça peut être excitant !

Et pourtant… 80 % de mes clients sortent de mon établissement le sourire aux lèvres ! 10 % sont un peu déçus et regrettent que la poupée soit un peu froide et ne parle pas. Ceux-là seront sans doute satisfaits par les futures poupées sexuelles. Et les 10 % restant diront : « C’est très bien, mais ce n’est pas pour moi ! » Même pour moi qui suis en couple, et habitué au sexe traditionnel, je peux vous dire que c’est bluffant !

 

La poupée n’est pas trop froide ?

Non, elle prend la température de la pièce. Le TPE [mélange mécanique d’un polymère thermoplastique et d’un élastomère] et le silicone chauffent très vite au contact de la vraie peau. Je vais bientôt équiper mes poupées de couvertures chauffantes que je disposerai sur elles avant que les clients n’arrivent. La poupée sera donc à 37°, l’illusion sera encore plus parfaite !

 

Ce qui manque surtout, c’est le manque d’interaction avec la poupée, non ?

Oui, mais nous allons bientôt proposer une nouvelle option : un système de téléphone rose qui fonctionne avec la poupée. Le client porte un casque Bluetooth avec un micro intégré. Lors de la séance, on peut alors parler à une vraie femme. L’expérience sera beaucoup plus complète.

 

Le port du préservatif est obligatoire ?

Oui, nous avons instauré cette règle d’hygiène. Si vous ne la respectez pas, votre caution saute !

 

Vous avez eu récemment des soucis avec des élus de Paris…

Oui, mais c’est sans importance. Certains élus ont pris parti contre moi au Conseil de Paris, en racontant des conneries inimaginables. Par exemple, ils ont dit que je proposais une option « sonore » de viol ! Alors que mes poupées ne parlent pas ! Ils ont aussi affirmé que les poupées représentaient des enfants, ce qui est évidemment complètement faux ! Chez Xdolls, la plus petite poupée ne fera jamais en dessous d’1,42 m. Ce sont surtout des gens qui ont voulu communiquer sur eux-mêmes ! D’autres élus, bien conscients que cela pouvait apporter une réponse à la misère sexuelle, m’ont défendu. Je ne dérange personne, il n’y a aucun trouble à l’ordre public. C’est pour cela que j’ai tenu à ce que l’adresse reste secrète. Elle est donnée par téléphone.

 

Quel est votre client-type ?

80 % des clients sont des gens « normaux » entre 40 et 65 ans, bien habillés, plutôt CSP+ [catégorie socioprofessionnelle]. Les autres viennent par curiosité ou parce qu’ils ont de vrais problèmes physiques.

 

Les clients reviennent ?

Oui, j’ai quelques vrais habitués.

 

Les gens viennent parfois en couple ?

Oui, ça arrive souvent ! Des couples gays, hétéros…

 

Vous diffusez des films X dans vos chambres ?

Oui, nous avons d’ailleurs un choix énorme de grosses productions récentes.

 

Quelles nouveautés proposez-vous ?

Dans notre nouvelle maison, (nous avons changé de lieu suite à un dégât des eaux) du XIVe arrondissement, nous avons deux nouvelles dolls, dont un homme.

 

Vous comptez ouvrir d’autres « maisons » ?

Oui, nous allons ouvrir quelques franchises Xdolls en 2019, dans d’autres grandes villes.

Retrouvez la suite de cet article dans le magazine Mia Malkova : acrobate anale

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